Lancement d’une commission sur les médecines alternatives par l’ISNI

Mars dernier, 124 professionnels du secteur de la santé signaient une tribune assez contrariante contre les médecines alternatives, dénonçant une « fake médecine ». Avec pour principale cible l’homéopathie. Pour riposter, les homéopathes ont déposé des plaintes devant l’Ordre des médecins. Et en septembre, c’est au tour de l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI) de prendre position dans ce débat qui agite le milieu et embarrasse la plupart des instances officielles.

Un positionnement pour le moment nuancé

Jouant son rôle syndical, l’ISNI, à travers son président, a annoncé le 10 septembre dernier qu’un débat interne allait être mené au sein de l’intersyndicale sur ce thème « très compliqué » des médecines alternatives. Une entrée dans la mêlée qui était assez attendue par le collectif FakeMed. En effet, les signataires de la tribune contre les fake médecines estimaient indispensable le soutien des futurs médecins dans ce combat.

Toutefois, il faut souligner que le positionnement des internes sur la question reste pour le moment nuancé. En effet, l’article du Quotidien du Médecin en date du 10 septembre rapporte, de la dernière assemblée de l’intersyndicale, une motion votée à l’unanimité :

L’ouverture d’un débat sur les thérapies complémentaires et leur remboursement était nécessaire.

Mais les internes ne vont pas plus loin, puisqu’ils considèrent également qu’il n’est pas de leur rôle institutionnel de cosigner la tribune des 124 professionnels de la santé. Car selon le président s’il y a un tel engouement autour de ces médecines comme le Reiki, il est important de donner aux patients une information claire. Il ajoute qu’il est normal de leur indiquer que ce sont des traitements qui n’ont pas encore fait la preuve de leur efficacité.

Il n’est donc pas question de rejeter, en bloc, les médecines alternatives. Ces derniers étant des options pour le patient qui en en échec thérapeutique. Néanmoins, les internes ont l’accent sur le fait qu’il était anormal qu’un traitement n’ayant pas fait les preuves de son efficacité soit remboursé.

Les médecines alternatives

Encore appelées médecines non conventionnelles, douces ou naturelles, les médecines alternatives regroupent l’ensemble des pratiques thérapeutiques dont l’efficacité n’est pas démontrée et non supérieure au placebo. De ce fait, elles se distinguent de la médecine fondée sur les faits (ou conventionnelle), dont l’efficacité est prouvée scientifiquement. Et ce même si elles sont parfois utilisées en complément comme techniques empiriques ou méthodes adjuvantes. Notons que l’efficacité d’un traitement est mesurée à partir de certains paramètres dont :

  • un paramètre biologique
  • un paramètre psychologique
  • un paramètre épidémiologique.

C’est donc pour alerter sur les promesses dites « fantaisistes » et l’efficacité non prouvée de ces médecines alternatives que les 124 professionnels de la santé ont demandé leur exclusion du champ médical. Une grande surprise, si on considère qu’aujourd’hui près d’un tiers des médecins français prescrivent, occasionnellement, des traitements homéopathiques.